Chez Franpoli

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Il était une fois un serpent

 

Il était une fois un serpent...

Personne n'osait passer par le chemin où un serpent venimeux avait élu domicile. Un jour, un sage suivit cette route. Les enfants qui gardaient alors les troupeaux se précipitèrent pour l'avertir.

« Je vous remercie, mes enfants, répondit le sage, mais je n'ai pas de crainte. D'ailleurs, je connais une formule secrète qui me protégera contre toute attaque. » Et il continua d'avancer.

Brusquement, le cobra se dressa devant lui mais, en approchant du saint homme, il se sentit soudain pénétré par sa douceur.

Le Sage, voyant le serpent, prononça la formule magique et le serpent s'écroula à ses pieds. Il lui demanda alors : « Mon ami, as-tu l'intention de me mordre? » Le serpent, stupéfait, ne répondit rien.

« Voyons, dit le sage, pourquoi fais-tu ainsi du mal à d'autres créatures? Je vais te donner une formule sacrée que tu répéteras constamment. Ainsi, tu apprendras à aimer et en même temps, tu perdras tout désir de faire le mal. » Et il lui murmura la formule à l'oreille.

Le serpent s'inclina en signe d'assentiment, puis rentra dans son trou pour y vivre d'innocence et de pureté, sans n'avoir plus jamais le désir de blesser un être vivant.

Au bout de quelques jours, les enfants du village voisin s'aperçurent de ce changement d'attitude et, pensant que le serpent avait perdu son venin, ils se mirent à le tourmenter, à lui jeter des pierres et à le traîner sur les cailloux. Le serpent, grièvement blessé, se laissa faire et alla se cacher dans son trou.

Quelque temps plus tard, le sage repassa par ce chemin et chercha le serpent, mais en vain.

Les enfants lui dirent que l'animal était mort, mais il ne put les croire. Il continua donc d'appeler le cobra. Finalement celui-ci, qui était presque réduit à l'état de squelette, sortit de son trou et s'inclina devant son maître.

« Comment vas-tu? demanda le sage.

— Fort bien, merci! Par la grâce de Dieu, tout va bien.

— Mais pourquoi alors es-tu dans cet état?

— Conformément à tes instructions, je ne cherche plus à faire de mal à aucune créature; je me nourris maintenant de feuilles. C'est pourquoi j'ai un peu maigri.

— Ce n'est pas le changement de régime qui a suffi à te mettre dans cet état : il doit y avoir autre chose. Réfléchis un peu!

— Ah oui! je me souviens : les petits bergers ont été un peu durs avec moi. Un jour, ils m'ont pris par la queue et m'ont fait tournoyer, me frappant contre des pierres. Ces pauvres petits ne savaient pas que je ne les mordrais plus! »

Le Sage répondit en souriant : « Pauvre ami, je t'ai recommandé de ne plus mordre personne, mais je ne t'ai pas défendu de siffler pour éloigner les persécuteurs et les tenir en respect! »

 

http://www.lapetitedouceur.org/article-30137487.html

 

 



16/07/2009
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