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LES OBJETS DE LA VISION SURNATURELLE

LES ANGES


 

Les anges se manifestent en vision intellectuelle, en vision imaginaire, en vision corporelle. - Nature et forme des corps qu'ils revêtent. - Les circonstances où ils se montrent. - Ils apparaissent à l'autel pendant le saint sacrifice et distribuent la sainte Eucharistie. - Ils avertissent les amis de Dieu de l'heure de la mort, assistent à leurs derniers moments, et transportent leurs âmes au ciel. - Ils combattent visiblement les ennemis de Dieu et de ses saints, et prêtent leur concours dans les batailles. - Quels sont les anges susceptibles de ces missions ? - Les trois nommés dans l'Écriture : Michel, Gabriel et Raphaël. - Les anges gardiens . - Leur intervention ordinaire. - Nouveaux anges gardiens donnés à quelques Ames.


I. - La théologie chrétienne fait la plus large part aux anges dans les apparitions surnaturelles. Ces esprits célestes sont les messagers de Dieu, et la plupart des interventions extraordinaires dans le monde des créatures s'accomplissent par leur ministère. Les faits sont innombrables, et ils ne sauraient, dans leur ensemble, être révoqués en doute par quiconque a quelque teinture, fût-ce la plus légère, de l'histoire religieuse.

Il est d'abord incontestable qu'ils peuvent être l'objet d'une vision intellectuelle. Cette sorte de vision est même la plus proportionnée, et, à vrai dire, la seule connaturelle à l'immatérialité de ces purs esprits. Si, de fait, elle se produit moins souvent que les deux autres, c'est parce que celles-ci conviennent mieux à la nature sensible de l'homme, à qui s'adressent ces manifestations. Il s'en rencontre cependant plus d'un exemple. Le Sauveur Jésus et sa très-sainte Mère apparaissent rarement sans cette escorte des anges. Sainte Thérèse, dans une apparition que nous avons rapportée, vit autour de la bienheureuse Vierge une multitude de ces esprits célestes, non sous une forme sensible, mais par un simple regard de l'esprit, parce que, nous dit-elle (Additions à sa Vie), "la vision était intellectuelle."


II. - Après la révélation intellectuelle, la plus accommodée à la nature des anges est celle qui s'accomplit dans l'imagination. Tant qu'ils ne revêtent que des formes idéales dans notre esprit, il semble qu'ils ne perdent pas encore leur qualité d'esprits purs.

L'échelle (Gen. XXVIII, 12) mystérieuse montrée à Jacob pendant son sommeil, et le long de laquelle les anges de Dieu montaient et descendaient, est le premier et le plus mémorable exemple qui soit expressément mentionné dans l'Écriture d'apparition imaginaire accomplie par les anges ; mais il n'est pas le seul. Plus d'une fois on y voit les esprits célestes venir annoncer les volontés divines aux hommes, soit pendant leur sommeil, comme à Élie (III Reg. XIX, 5) fuyant la colère de Jézabel, s'endormant découragé dans le désert, et réveillé à deux reprises par un ange ; soit en simple vision, ainsi qu'il arrive à plusieurs prophètes, en particulier à Daniel (Daniel VIII, 16 ; IX, 21 ; I, 20, XII), à Zacharie (Zachar. I, 13, 19), à saint Jean dans l'Apocalypse (Apoc. Passim), et à plusieurs autres personnages ; à saint Joseph (Matth. 1, 20 ; II, 13, 19, 22), quatre fois averti par un ange des desseins du Seigneur, au centurion Corneille (Act. X, 3), à saint Paul (Act. XXVII, 23).

Les faits de ce genre ne se comptent pas dans l'histoire des Saints : qu'il nous suffise de rapporter les deux suivants.

La bienheureuse Colette (Et. De Juliers. BB. 6 mart., t.7, p.559, n.88) eut un jour une vision semblable à celle du patriarche Jacob. Les habitants d'une noble maison faisaient de larges aumônes à la communauté : la sainte et ses compagnes y .répondaient par de ferventes prières. Or l'humble servante de Dieu vit une fois, vers le milieu de la nuit, une grande lumière resplendir sur cette maison, et une multitude d'anges qui la défendaient contre les incursions des esprits malfaisants ; puis une échelle d'or allant de cette maison au ciel, et les anges qui montaient et descendaient, présentant à Dieu les prières de la bienheureuse et les aumônes que ces bienfaiteurs faisaient à elle et à ses religieuses. Colette appela une de ses sœurs pour lui montrer cette douce vision ; mais celle-ci ne parvint à l'apercevoir qu'après que sa sainte mère eut demandé pour elle cette grâce.

Tandis que saint Thomas d'Aquin (Guill. De Thoco. BB. 7 mart., p.659, n.11) à peine âgé de vingt ans, était renfermé dans un donjon par la tyrannie de ses frères, qui prétendaient le détourner de la vie religieuse, on introduisit dans sa prison une créature d'une perfide beauté, ayant toutes les audaces du mal, et qui reçut la hideuse mission de vaincre, par tous les moyens, la constance du magnanime jeune homme. Mais lui, qui déjà avait juré de n'avoir d'autre épouse que la divine Sagesse, dès qu'il vit ce suppôt du démon, quoique ému d'abord dans ses sens d'un trouble jusqu'alors inconnu, s'arma d'un tison, et, plein d'une noble colère, pourchassa l'infâme hors de sa cellule. Puis, de ce tison parquant une croix sur la muraille, il se prosterne et demande à Dieu avec larmes la grâce d'une perpétuelle vigilance. Tandis qu'il mêlait ainsi ses pleurs à sa prière, il s'endormit, et durant son sommeil il vit deux anges descendre du ciel, attacher à ses reins une ceinture mystérieuse, en lui disant : "De la part de Dieu, nous te ceignons, ainsi que tu l'as demandé, du cordon de la chasteté, qu'aucun effort du démon ne pourra vaincre désormais ; ce que la vertu humaine ne saurait mériter, la Bonté divine te l'accorde en pur don." A partir de ce moment, le Docteur angélique ne connaîtra plus les révoltes de la chair.


III. - Quelque opposées que puissent paraître à la nature de purs esprits les formes matérielles, les anges se sont manifestés sous ces dehors aux hommes, et le fait est tellement constant qu'il y aurait une insigne témérité à le contester.

Dans l'Ancien Testament, les messagers célestes appariassent sous forme humaine à une foule de personnages : à Abraham (Gen. XVIII, 2 et seq.. - XXII, 11), à Lot (Gen. XIX, 1), à Jacob (Gen. XXXII, 24), à Balaam (Num. XII, 31), à Josué (Jos. V, 13), à Gédéon (Jud. VI, 12), à David (II Reg. XXIV, 17), à Tobie (Tob. V-XII) et à plusieurs autres.

Dans le Nouveau Testament, c'est l'ange Gabriel (Luc I, 28) qui se présente visiblement à la bienheureuse Vierge Marie pour lui annoncer le mystère de l'Incarnation ; le même ange prédit à Zacharie (Luc I, 11) la naissance de Jean-Baptiste ; les anges servent le Sauveur dans le désert (Matth. IV, 11 - Marc I, 13) ; ils apparaissent aux saintes femmes après la résurrection (Matth. XXVIII, 3 - Luc XXIV, 4 - Joan XX, 12) ; c'est un ange (Act. V, 19) qui délivre les apôtres et leur ordonne de prêcher Jésus-Christ dans le temple ; un ange encore (Act. XII, 7), qui fait sortir Pierre de sa prison et l'accompagne à travers les rues, jusqu'aux portes de Jérusalem.

Devant ces témoignages aussi nombreux que formels, Suarez (De Angelis, l.4, c.33, n.3, p.536) n'hésite pas à conclure que cette vérité a la certitude même de la foi. L'histoire confirme ces récits de l'Ecriture par de nouveaux récits. Les Bollandistes signalent plus de cent exemples de ces apparitions, en traitant de saint Michel et des autres anges (BB. 29 sept., t.48, p.38-124).



26/11/2008
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