Chez Franpoli

Tant qu'il en reste

On veut tous la même chose, une minute, une heure
Une année, une vie, et pourquoi pas plusieurs ?
L'ennemi commun est la montre ou l'érosion
Sous toutes les formes, il est présent
Partout, dans les montagnes comme sous les ponts
Le nom de ce grand vieillard est le Temps

Il existe depuis longtemps, une éternité peut être
Certains appellent cela la nuit des temps
Ils disent qu'avec la vie il a enfanté l'être
Il est soudé à elle, il en a fait serment

L'Homme, lui, n'était pas au courant
Il a été lent pour comprendre
Sans conscience, il était content
Mais, depuis peu, il veut apprendre

Il veut savoir absolument ce qu'est le temps
D'où vient il ? Où va-t-il ? Qui est il ? Qui fut il ?
Est-ce lui, cet enfant qui s'amuse avec le vent ?
Est il méchant, stupide, fainéant ou futile ?

L'Homme, malgré ces incertitudes
A nommé, comme à l'habitude
Ce terme abstrait vivant dans les esprits
Il est le premier obstacle à la vie

Tout d'abord, il est celui qui fait grandir
Puis, il semble être celui qui fait vieillir
Il devient enfin celui qui fait mourir
Un ennemi, mais comment le faire partir ?

Qui n'a jamais tenté d'arrêter le temps ?
Faire cesser le “tic-tac” du pendule en se concentrant
Faire durer un peu plus ses plus beaux instants
Pour les préserver de l'oubli juste durant un moment

On a tous déjà assisté à un enterrement
Cette cérémonie couronnant la victoire du temps
Il est toujours gagnant, c'est lui le responsable
Comme la marée montante contre un château de sable

Alors, soit on reste immobile et figé
Mais au final, on risque de regretter
Soit on vit, on aime et on fait des enfants
Contre lui, cet esprit, cet ennemi, le Temps

On veut tous la même chose, une minute, une heure
Une année, une vie... et pourquoi pas plusieurs ?