Chez Franpoli

Chez Franpoli

Le mondr de l'invisible

Le Monde de l'Invisible (Charles Baudelaire)

 

 

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis ?
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?
Et les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres ?
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres ?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?
Et la peur de vieillir et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanation de ton corps enchanté ;
Mais de toi je n'implore, ange que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !

 

 

 

 

 


""si tu revenais "


le grain de peau durci par ces longues années
Laisse toujours paraître la joie de ce passé.
Et si tu revenais hanter mon quotidien
Serais-tu encore celle dont mon cœur se souvient.

Tes cheveux sentent-ils comme ils sentaient jadis
Aussi bon que peut l'être l'effluve d'une épice.
Et ton sourire d'ange qui me faisait rêver
Habilles-t-il toujours ton visage de fée ?

Ma Douce Ma Rien Qu'à Moi, je voudrais ces émois
Allongée dans mon lit, je redeviendrais Roi.
Mais si tu revenais devrais-je changer de vie
Ou suivrais-tu heureuse mes petites folies ?

Quand je ferme les yeux et que se serre mon ventre
Mes visions vagabondent et mon cœur se concentre.
Le contour de tes seins la douceur de tes fesses
Sont en moi tout le temps comme grandes faiblesses.

Et de sanglots d'ivresse en sécheresse accrue
Je cherche la réponse et ne t'y trouve plus.
Pourtant sous mes paupières tant d'embruns te réclament
S'ils retombent par terre, ils éteindront ma flamme.

Mais si tu revenais embrasser de mon corps
L'orée en un matin quand t'appelle l'aurore
Aimerais-tu autant le goût de mes baisers
Au réveil sur ton ventre au pores acidulés.

Suis-je toujours le même aujourd'hui également
Serais-je à mon à mon âge encore un bel amant
Toi qui savais si bien enorgueillir ma force
J'ai gravé mille fois ton nom dans mon écorce.

Et si tu revenais partager mes humeurs,
Aimerais-tu me voir mélanger les couleurs
Proposer au marron une touche de vert
Quand le blanc s'évapore, me laisse sans repères.

Et mes mains sauront-elles encore te caresser
Trouverais-je de tes sens le portail fermé.
Nos cœurs sont identiques et saignent nos souvenirs
Lorsque l'étoile est là et que la nuit d'étire.

Quand ce jour de départ a laissé mon cœur choir,
J'ai posé ton soleil tout en haut du perchoir
Cachées dans un tiroir les larmes s'en sont allées
Sauras-tu reconnaître celles qui t'ont aimé.

Ton visage endormi sous le jour de la lune
Sourirait-il encore sous le joug de ma plume
Aimerais-tu encore écouter les complaintes
Que mon cœur psalmodie sur la route qu'il empreinte.

Mais si tu revenais il nous faudrait du temps
Pour que l'osmose encore habite nos printemps.
Plairait-il à ta peau comme à nos heures chaudes
De suer de désir et tailler l'émeraude.

Les doux traits de ta bouche et ton rire explosif
Sont en moi comme le sang qui me laisse pensif
Alors s'il faut attendre pour qu'il puisse jaillir
Je reste les bras croisés et le laisse bouillir.

Mais si tu revenais je serais là crois moi
Car l'amour est plus fort lorsque l'âme s'emploie.

Auteur inconnu



27/11/2008
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