Chez Franpoli

Chez Franpoli

Une vie à thèmes

 

Une vie à thèmes



Nouvel explorateur des versants nord de l’âme
Habillé chaudement, les vivres suffisantes.
Mon piolet bien taillé et l’écharpe au collet,
J’ai découvert des cimes aux humeurs merveilleuses.

En pompier j’ai éteins des forêts de colère
D’une lance invincible et d’une eau purifiée,
J’ai englouti des villes, j’ai éteins mille feux
De flammes rougeoyantes de pyromanes fous.

En ange un certain soir j’ai sorti de la peine
Une femme meurtrie à qui j’offris mon cœur
De nos baisers sucrés en ces soirs de printemps
Je me souviens encore, de leurs timidités.

Pharmacien je conseille les parents apeurés
Par des boutons tout rouge sur les fesses du bambin.
Et d’une crème alors que je chassai leurs craintes
S’envolèrent les rougeurs et s’apaisent leurs cœurs.

En sauveteur en mer à bord d’un hélico
Harnaché puissamment, je m’agrippe à ce corps
Flottant sur du bois mort et agitant le bras
Afin que nous trouvions son bateau échoué.

Un matin boulanger après le pain pétri
La boutique s’ouvrait et invitait la rue
A déguster fougasses, sacristains et croissants
Autour d’un bon café sous un nuage de lait.

Electricien hier, les fils je démêlai
Les fusibles sautaient dans tous les disjoncteurs
Et les prises réparées et le client ravi
Je rentrai au bureau avec l’esprit serein.

Menuisier, dans les doigts, tatouages de bois,
Je ponçais par amour du travail bien fait,
Une tête de lit ou la cane du papy
Et je rendais aux arbres la beauté de l’écorce.

Sage femme au travail, la vie entre les mains
Suant sous la chaleur de toutes les pressions
J’apportai réconfort dans les yeux de la mère,
Les gants emplis de sang, le bébé violacé.

Et chauffeur de taxi dans les nuits de l’hiver
Emmenant à bon port passagères, passagers
Un pourboire par-ci, un numéro par là
Je rentrai chaque soir en roulant doucement.

En paysans aussi j’ai labouré des champs
Fait pousser des tomates que moi-même je cueillais.
Un peu de foin aux bêtes et le soir au repas
Vacillait la chandelle au milieu de la pièce.

En banquier un matin, à accorder des prêts
Au guichet juste après avec une mamie
Remplissant des dossiers et vérifiant les chèques
Je connaissais l’argent mais recherchai ma vie.

Plagiste j’aimais bien au soleil sous le vent
Regarder l’horizon, quand s’éveillai je jour
Parasols et transats et bien sûr les cocktails
Agrémentaient toujours les aisés de la côte.

Ecrivain j’ai tenté par cent mille nouvelles
De faire vivre une histoire jusqu’à son dénouement.
Mais personne n’a lu la préface innovante
Et personne n’a su combien j’en ai pleuré.

Mais au creux de tes bras en mari amoureux,
Quand la nuit nous appelle et qu’il fait bon dormir,
Je ne recherche plus de thème pour ma vie
Car c’est à tes côtés que mon cœur palpite.

Esteban

 

 

 

 



27/11/2008
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