Chez Franpoli

Chez Franpoli

Une dernière heure

 

Il fait nuit déjà, toutes les deux,
nous sommes enveloppées dans le silence.
Je te berce doucement dans mes bras,
et je ferme les yeux
pour éterniser cette dernière chance.
Ton petit corps meurtri,
semble maintenant refuser tout sursis,
et tes petites mains
ne cherchent plus à saisir la vie.

Je te sens lentement te séparer de mon coeur,
et  j'essaie, bien malgré moi
de te retenir une dernière fois.
J'ai si mal de te voir partir sans moi.
Tu as pris rendez-vous avec la mort,
tout doucement à force d"épuisement.
Et je ressens la même douleur
que si on arrachait mon coeur.
J'ai peur, que va-t-il m'arriver sans toi,
si petite, abandonnée entre mes bras.

Toutes les deux, nous avons tant lutté,
c'est une partie de mon coeur, que je t'aurai laissé
l'autre , me servira à subsister.
C'est une étrange sensation, que celle de l'abandon.
J'ai mal, très mal, je voudrais mourir et partir avec toi.
Et dans mon coeur de maman,
j'essaie encore de retenir le temps.

Je t'ai déjà donné la vie,
mais hélas, je ne peux le faire une autre fois.
Alors, je prends ta poupée, celle que tu aimais tant,
et je l'a berce avec toi, tendrement.
Maintenant, l'heure est venue,
où on m'enlève des bras  ce petit corps menu
qui lentement devient froid
et ne cherche plus désormais à s'accrocher à moi.

Va mon petit ange, vers la liberté
depuis déjà trop longtemps, la souffrance t'a épuisée
J'aurais tant voulu t'éviter ce martyre,
mais je ne peux faire autrement, que de te laisser partir.
Tu seras sûrement l'étoile la plus brillante du paradis.
Lorsque je m'éloigne de cette chambre,
où tu as terminé ton agonie
seule question me vient à l'esprit.
Belle aurait été notre vie,
si tu n'avais pas eu à lutter contre cette leucémie.
Je t'aimerai toujours, c'est promis.

© Claire De la Chevrotière



11/05/2007
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